Gardien d'un golf durable

Didier Sautière, 52 ans, s’est engagé dans une démarche durable pour prendre soin du parcours 9 trous du golf d’Andaine. Il a carte blanche pour mener à bien ce projet, en cohérence avec le récent label Green Destinations, décroché par la ville.

Par Image in France.

Rencontre avec Didier Sautière

On l’appelle le « greenkeeper ». Au sein du golf de la ville, Didier Sautière entretient le parcours, se charge de le fleurir et le faire évoluer. Mais pas n’importe comment. Avant d’être recruté, il a clairement annoncé la couleur.

« Je ne souhaite plus utiliser de produits chimiques ou phytosanitaires. D’ailleurs, je n’ai pas renouvelé mon agrément. En clair, je ne peux plus en acheter. »

Depuis 35 ans, cet amoureux de la nature est aux petits soins des parcours de golf, que ce soit pour le compte du groupe Center Parcs, sa plus longue expérience, que pour des clubs de la région parisienne. C’est ici, à Bagnoles de l’Orne, qu’il a choisi de poursuivre son aventure, en janvier 2021.

Didier connaît son métier sur le bout des doigts et aime se réinventer.

J’ai découvert une ville dynamique. Un petit Deauville qui propose une offre de restauration et d’hôtellerie, pour tous les budgets. Le golf est une belle surprise. Le parcours ne fait pas de cadeaux ; il est assez technique!

Limiter les intrants, faire évoluer les pratiques

« Au fil de mes expériences, j’ai acquis des connaissances, des compétences qui me permettent de cultiver mon amour du métier. Je veux offrir aux golfeurs leurs meilleures conditions de jeu. Mon idée est de faire un golf 100% naturel : on limite les intrants et on fait évoluer les pratiques. »

Une tondeuse hybride

Pour s’engager dans cette démarche, il a longuement étudié le terrain et sa situation. Entouré d’arbres, le golf semble posé sur la clairière et s’étend sur 20 hectares. Fréquenté par des notables dès son ouverture en 1927, il est devenu un spot remarquable où les mauvaises herbes, les cerfs, biches et les insectes sont de la partie.

Le travail est loin d’être monotone : si en hiver, le « greenkeeper » redessine le parcours ; au printemps, il s’occupe d’aérer les greens, de traiter naturelle- ment le gazon pour le « booster » ou encore d’installer des plantes d’autres espèces moins consommatrices d’eau.

« Le golf vit aussi en dehors des horaires d’ouverture. Il faut s’adapter ! Pour cela nous avons fait l’acquisition de nouveaux équipements, comme une tondeuse à fairway hybride (la partie du golf qui se situe entre le départ et le green). Cela nous permet d’économiser 40% sur nos consommations. De quoi réduire notre bilan carbone ! »

Le but de toute cette démarche ? Obtenir la certification « golf écodurable » en continuité avec le label « Green destinations » décroché par Bagnoles de l’Orne.

Un « greenkeeper » passionné

Didier Sautière ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il espère que d’autres « greenkeeper » prendront la même voie.

« J’ai envie de former les jeunes, leur montrer qu’il existe d’autres manières de faire. D’ici 2030, les golfs ne pourront plus utiliser des produits phytosanitaires. Des alternatives sont possibles sans gêner la tenue de la balle. »

Le « greenkeeper » passionné se donne deux ans pour voir le résultat de ce qu’il aura semé.

Le golf d’Andaine

Créé en 1927 au coeur de la forêt des Andaines, le golf 9 trous dispose d’un cadre hors du commun. Entouré d’arbres, il domine la clairière du « Gué aux Biches » que traverse une rivière souvent en jeu au bord des fairways.