bagnoles-orne-bebagnoles-camille-bellot-francois-pottier-exposition-estivale-ete-contemporain©BELLOT_POTTIER.jpg

Itinéraire exposition surnature

Culturel à Bagnoles de l'Orne Normandie
  • Artistes plasticienne et architecte, Camille Bellot & François Pottier réalisent des oeuvres in-situ à l’échelle monumentale.
    Les sculptures du duo traduisent la volonté de faire émerger un monde fantastique et sauvage, peuplé de créatures aux dimensions gigantesques et poétiques...
    L’irruption de ce bestiaire monumental au sein de notre réalité permet d’observer notre environnement sous un angle nouveau, invoquant alors cette capacité refoulée de notre imaginaire, où enfants, nous...
    Artistes plasticienne et architecte, Camille Bellot & François Pottier réalisent des oeuvres in-situ à l’échelle monumentale.
    Les sculptures du duo traduisent la volonté de faire émerger un monde fantastique et sauvage, peuplé de créatures aux dimensions gigantesques et poétiques...
    L’irruption de ce bestiaire monumental au sein de notre réalité permet d’observer notre environnement sous un angle nouveau, invoquant alors cette capacité refoulée de notre imaginaire, où enfants, nous acceptions encore la vision d’une nature libre et inquiétante, plus grande que nous et créatrice d’émerveillement.
    Au milieu de cette faune gigantesque et indomptable, l’homme est replacé dans une narration où sa présence se fait petite, et son pouvoir réinterrogé face à un environnement qui le dépasse.

    CONTEXTE DE L’EXPOSITION :
    Pour la 5e édition de l’exposition estivale organisée par Bagnoles de l’Orne Tourisme, dans le cadre du Festival « Un été ornais contemporain » porté par le conseil départemental de l’Orne, Bagnoles de l’Orne
    propose une nouvelle approche de l’art contemporain. Le temps d’un été la ville se transforme en galerie d’art à ciel ouvert, accueillant des œuvres dans les lieux emblématiques de la ville et travaillant avec des acteurs économiques du territoire. Au travers de ces expositions, Bagnoles de l’Orne surprend les visiteurs, les questionne et les rassemble autour de l’art contemporain.

    Exposition accueillie par l’ONF et organisée avec le soutien de B’O Resort et Couverture d’Andaine.
Points d'intérêt
1 Serpent migrateur
« La créature avait atteint des proportions gigantesques et sa longue nageoire émergeait par endroit à la surface du lac. D’aucuns affirmaient qu’elle devait être là depuis la nuit des temps, d’autres attribuaient ce phénomène aux eaux miraculeuses de la ville... »

La sculpture laisse apparaître le corps sinueux d’une bête gigantesque ; serpent, dragon ou poisson... Cependant, on ne peut distinguer l’ensemble de la créature, celle-ci ne s’offrant que partiellement à l’observateur. Ce dernier
doit alors faire appel à son imagination pour en reconstituer la totalité et en comprendre la forme exacte, pour en deviner aussi la raison. Surgit-elle des profondeurs des mines pour dévorer le lac ou vient-elle simplement chercher
un refuge à la sécheresse ? La sur-croissance de l’animal laisse à penser qu’elle est le fruit d’un dérèglement, le signe d’une perturbation au sein du monde réel.
L’installation - au coeur de la ville - de cette créature gigantesque perturbe la perception habituelle du plan d’eau et convoque l’imaginaire par l’irruption d’une présence fantastique. La taille géante de l’animal transforme notre rapport
à la faune. En dépassant par ses dimensions celle du spectateur, celle-ci redevient une force palpable et visible, questionnant notre rapport à une nature dont nous avons eu tendance à minimiser l’importance. Son irruption dans un espace urbain permet d’inverser le rapport de force habituel où l’homme est celui qui prend la place dans la plupart des milieux naturels.
06_20_BELLOT_POTTIER_SERPENT (4).jpg
2 Coquille
« La coquille était apparue sans crier gare et les habitants se demandaient quelle créature avait bien pu pondre un œuf aussi gros. Comment un tel animal avait pu aller et venir sans que personne ne le remarque ? La question semblait insensée, les plus pragmatiques se disaient à regret qu’il y aurait là de quoi cuisiner une omelette pour la ville entière. »

Un oeuf immense au sein de la forêt, dont seule subsiste la coquille. La créature s’est envolée et n’a pas laissé d’autres traces, laissant à penser qu’elle rôde peut-être encore au dessus de la frondaison... La forme familière est ici transposée à une échelle géante, modifiant la vision de la clairière qui devient le lieu d’éclosion d’un animal fantastique dont on ne peut deviner la nature.
Pour expliquer le phénomène, le spectateur n’a d’autre choix que de faire appel à son pouvoir d’imagination et pister en lui ce qui peut faire écho à la sculpture.
Implanter un oeuf géant permet alors d’introduire une coquille dans le réel, une forme d’erreur qui - à la croisée des chemins - nous interpelle en jouant sur une figure hors d’échelle. L’apparition d’une présence insolite et incongrue
dans un lieu de promenade change l’environnement habituel des bois ; la forêt redevient alors un lieu empreint de magie, capable d’abriter un monde vivant qui nous dépasse.

MATÉRIAUX
Camille Bellot et François Pottier attachent une importance particulière au choix des matériaux utilisés. Pour l’exposition « Surnature », les matériaux rappellent les spécificités du territoire : le bois, l’ardoise, la terre.
Le bois de peuplier et les chevrons proviennent de fournisseurs locaux, les chutes sont réutilisées, les ardoises ont été récupérées sur un chantier à proximité, la terre…tout simplement creusées à Bagnoles de l’Orne.
Le travail des artistes repose en partie sur la récupération de matériaux qu’ils accumulent, brisent, fragmentent pour se l’approprier et créer une matière nouvelle.
20230703_OEUVRES_FINIES_BELLOT_POTTIER (18).JPG
3 Empreintes suspectes
Dans le Quartier Belle Époque - Place du général de Gaulle

« Encore des empreintes ! Le détective rangea sa loupe qui n’était plus nécessaire au vu de la taille des marques devant lui. Ces traces étaient décidément très inhabituelles et suspectes. L’apparition de créatures de cette envergure était une première dans sa carrière, et son instinct lui dictait maintenant qu’une force étrange était à l’œuvre en ces lieux. Il soupira un instant en grattant son menton, l’enquête était loin d’être bouclée. »

Des marques enfoncées dans le sol traversent le parc et viennent troubler la coupe entretenue des pelouses du jardin. En s’approchant, on peut reconnaître des empreintes de pas, dont la dimension inhabituelle laisse présager
des membres gigantesques et bien trop grands pour appartenir à une espèce normale. Les traces se dirigent vers la ville mais disparaissent en cours de chemin, ne laissant que peu d’informations quant à la figure exacte de la bête.
Ce rapport d’échelle installe au sein des espaces entretenus une teinte fantastique, où existent peut-être des créatures aux proportions irréelles. Il s’agit ici de l’idée d’un passage fugace, et l’observateur se retrouve face à une présence en creux, dont la créature reste absente, insaisissable. Le public ne peut que reconstituer lui-même la figure globale, alors que cette dernière a dores et déjà disparu... L’animal est-il parti ? Compte-t-il envahir la ville ? Va-t-il surgir quelque part au détour de notre promenade ? Où bien est-ce le signe que son règne est
terminé, à la façon des dinosaures dont on ne retrouve que bien plus tard la piste fossilisée dans le sol.
IMG_4639.JPG
4 Empreintes suspectes
Parc du Château

« Encore des empreintes ! Le détective rangea sa loupe qui n’était plus nécessaire au vu de la taille des marques devant lui. Ces traces étaient décidément très inhabituelles et suspectes. L’apparition de créatures de cette envergure était une première dans sa carrière, et son instinct lui dictait maintenant qu’une force étrange était à l’œuvre en ces lieux. Il soupira un instant en grattant son menton, l’enquête était loin d’être bouclée. »

Des marques enfoncées dans le sol traversent le parc et viennent troubler la coupe entretenue des pelouses du jardin. En s’approchant, on peut reconnaître des empreintes de pas, dont la dimension inhabituelle laisse présager
des membres gigantesques et bien trop grands pour appartenir à une espèce normale. Les traces se dirigent vers la ville mais disparaissent en cours de chemin, ne laissant que peu d’informations quant à la figure exacte de la bête.
Ce rapport d’échelle installe au sein des espaces entretenus une teinte fantastique, où existent peut-être des créatures aux proportions irréelles. Il s’agit ici de l’idée d’un passage fugace, et l’observateur se retrouve face à une présence en creux, dont la créature reste absente, insaisissable. Le public ne peut que reconstituer lui-même la figure globale, alors que cette dernière a dores et déjà disparu... L’animal est-il parti ? Compte-t-il envahir la ville ? Va-t-il surgir quelque part au détour de notre promenade ? Où bien est-ce le signe que son règne est
terminé, à la façon des dinosaures dont on ne retrouve que bien plus tard la piste fossilisée dans le sol.
202307_EXPO_SURNATURE_EMPREINTES_CHATEAU (2).jpg
5 Pépites géo-illogiques
« On apercevait les pépites géantes à travers le branchage... Était-ce vraiment de l’or ou bien une illusion ? Leur taille laissait présager un trésor immense, mais jusque là, la convoitise des gens avait été freinée par l’étrangeté du phénomène et personne n’avait encore osé s’emparer de l’une de ces immenses pierres, d’autant que les légendes sur les monstres alentours laissaient penser que celles-ci étaient probablement bien protégées. »

Les pierriers constituent des lieux fascinants, évoquant le travail de sculpture patient des éléments naturels, action lente mais puissante de façonnage, réalisée aux cours de millénaires d’action de l’eau et du vent. Ce sont aussi des lieux où la nature fait étal de paysages curieux et riches. L’installation présente ici des morceaux de roche qui semblent avoir été changés en or sous l’action d’un phénomène mystérieux. La taille inhabituelle des pépites renvoie à l’idée d’une montagne d’or, trésor fantastique faisant référence aux contes et histoires de nos enfances. Leur présence intrigue et vise à porter le regard sur un lieu riche en poésie.
Mais pourtant un doute subsiste, les volumes semblent un peu trop parfaits, la couleur de la surface un peu curieuse. S’agit-il d’un tour miraculeux, d’une anomalie géologique, ou bien de la farce facétieuse de quelque esprit malin ? Le trésor ainsi exposé dans la nature est-il bien celui que l’on croit, réside-t-il dans le fameux minéral, ou bien dans le paysage qui l’accueille ?

INSPIRATION
Camille Bellot et François Pottier, accueillis en résidence pendant 6 mois, ont créé des œuvres uniques inspirées des
paysages et des légendes qui traversent le territoire. Les œuvres monumentales de Camille Bellot et François Pottier suggèrent la présence d’un bestiaire gigantesque qui aurait investi l’espace public : une nature qui nous dépasse, une Surnature.
Leur inspiration prend sa source dans les légendes et les bestiaires du Moyen-Âge ; époque à laquelle on attribuait des facultés magiques aux animaux et où cette symbolique mythique était inscrite dans la perception du monde réel.
20230703_OEUVRES_FINIES_BELLOT_POTTIER (5).JPG
6 vanités carnivores
« Jusque-là, personne n’avait prêté attention à ce qui se tramait dans les grottes.
Il était désormais trop tard, la croissance des plantes était inexorable et allait se répandre dans toute la ville. Les équipes en charge de l’entretien rechignaient à s’approcher de l’endroit par peur d’y laisser leur casquette. De toute façon, aucune décision ne serait prise tant que Monsieur le maire, dernier à avoir inspecté les lieux, demeurerait introuvable. »

Accrochées aux parois rocheuses, des plantes grandissent sous l’espace voûté des grottes. Le lieu est riche en fraîcheur et en humidité, apparemment favorables au développement de cette espèce inconnue. Mais à bien y regarder, ces fleurs paraissent être le fruit d’une mutation étrange, cette variété nouvelle a développé une
mâchoire qui suggère une adaptation particulière, une logique de survie carnivore face à un environnement de plus en plus hostile pour le monde végétal : leur croissance ressemble à un bouillonnement qui se répand dans la grotte et qui cherche à envahir l’extérieur. Les lourdes grilles de métal tentent peut-être de contenir leur rage vengeresse, protégeant le passant de leur appétit à sortir... L’image de la plante inoffensive est ici abandonnée au profit d’une végétation plus inquiétante et menaçante, au développement incontrôlable, probablement invasif. Elle questionne et inverse notre rapport à la nature, elle appelle à regarder les mutations qui s’amorcent aujourd’hui et qui bouleversent notre relation au vivant. Donner une dimension inquiétante et débordante à cet univers permet de replacer l’homme dans une position où son sentiment de suprématie devient vanité face à un monde végétal
plus puissant et libre, capable de s’adapter là où nous ne le pouvons peut-être pas.

LES ÉLÉMENTS, LE TERRITOIRE
Les lieux choisis par Camille Bellot et François Pottier pour l’installation de leurs œuvres rendent hommage à une nature omniprésente. Levez les yeux un instant, observez et écoutez, Bagnoles de l’Orne est une de ces villes où la nature est partout : parfois enveloppante et rassurante, parfois envahissante et inquiétante, ou encore discrète
et subtile. L’eau, la forêt, la roche, l’ardoise, la terre, ces matériaux et éléments sont l’identité même de la ville.
20230703_EXPO BELLOT POTTIER_VANITES CARNIVORES©M.Littaye - Bagnoles de l'orne Tourisme (8).JPG
Fermer